Depuis l’annonce de son diagnostic il y a six ans, Luc Gioria a toujours pu compter sur le suivi sans faille de son oncologue et s’implique activement dans ses traitements. « C’est un véritable acteur de sa prise en charge, remarque la Dre Amram, on cherche ensemble des solutions. » Il a également pu profiter des compétences du tumor board, un panel interdisciplinaire d’experts qui se réunit chaque semaine, pour se pencher sur son cas et envisager les meilleures options de traitement. « Un gage de sécurité et de confiance », selon la spécialiste. Chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie ou encore immunothérapie : Luc Gioria a bénéficié de tout l’arsenal thérapeutique disponible pour gagner du temps sur la maladie et tenter de conserver une bonne qualité de vie.
Vivre malgré la maladie
Car s’il a dû prendre sa retraite plus tôt en raison de son cancer, Luc Gioria a la chance de bien tolérer les traitements. Si bien qu’il semble en parfaite santé et ne présente pas d’altération de son état général. « Ce qui m’intéresse, affirme-t-il, c’est de me porter le mieux possible. » Un point de vue partagé par son médecin : « Il ne faut surtout pas que le patient ait l’impression de subir. » Pari gagné car Luc Gioria reste passionné par son métier d’enseignant primaire et continue d’alimenter un blog avec du contenu pédagogique pour les institutrices, les instituteurs et les élèves. Il demeure ainsi actif intellectuellement mais aussi physiquement puisqu’il continue de s’adonner à la marche sportive.
Cancer et sexualité : au-delà des tabous
Pour autant, Luc Gioria n’est pas complètement épargné par les effets secondaires. Notamment ceux liés à la déprivation hormonale, laquelle constitue la pierre angulaire de la lutte contre le cancer de la prostate. « Le corps étant privé de testostérone, explique la Dre Amram, le patient rencontre des troubles de l’érection et perd son énergie sexuelle. » Un point délicat à traiter qui nécessite un dialogue sans faux-semblants : « Le patient a besoin qu’on aborde cette problématique, il est de notre devoir de soignant de le faire. Certes, on se bat conte un cancer agressif avec pronostic vital engagé mais la sexualité reste un critère de qualité de vie. » A ce sujet, Luc Gioria préfère prendre les choses avec philosophie et même une pointe d’humour : « Ma libido est morte mais ma carrière est derrière moi, je n’en souffre pas. »
« Une relation humaine avant tout »
Des sujets aussi intimes peuvent aussi être abordés au cabinet parce Luc Gioria et son oncologue entretiennent une relation basée sur l’écoute et la confiance. « C’est une symbiose, reconnaît-il, on avance ensemble. » A tel point que tous deux se suivent sur les réseaux sociaux et accèdent chacun et chacune à une portion de vie habituellement réservée à la sphère privée. « Ça va au-delà de la relation professionnelle, confie la Dre Amram, c’est une belle relation humaine avant tout. » Et Luc Gioria de mentionner qu’il dispose également des coordonnées privées de son médecin en cas d’urgence : « Je peux atteindre mon médecin tout le temps, même en vacances. »