Episode 08

Elle se bat pour survivre au cancer du sein

En 2021, Eugénie, alors âgée de 48 ans, découvre qu’elle souffre d’un cancer du sein très agressif. Elle subit plusieurs opérations, une chimiothérapie intensive et de la radiothérapie aux Hôpitaux Universitaire de Genève (HUG). Pour augmenter ses chances de survie, elle bénéficie pendant un an d’un traitement innovant à prendre sous forme de comprimés. Mais face à leur nombre et à leur taille, elle se confronte à la difficulté de les avaler. Pour l’aider au plus vite, les HUG l’adressent au Dr Giobellina, anesthésiste et hypnothérapeute médical certifié. Aujourd’hui, plus d’une année après, il continue de l’accompagner pour faire face à l’incertitude et tient lieu de témoin dans sa lutte contre la maladie.

Modération de Vicky De Paola

19.07.2023

En 2021, au cours d’un contrôle de routine, Eugénie découvre qu’elle souffre d’une variante agressive d’un cancer du sein : « J’avais l’habitude de faire des contrôles chaque année, explique-t-elle. Par hasard, ma gynécologue a vu quelque chose d’anormal. Il se trouvait que j’avais déjà trois tumeurs. » Présentant une mutation au niveau du gène appelé BRCA1, laquelle peut favoriser la survenue d’un cancer au niveau des seins et des ovaires, elle subit rapidement une chimiothérapie intensive, plusieurs opérations et une radiothérapie. Elle suit également un traitement néoadjuvant d’une année, sous forme orale, agissant directement sur l’ADN pour éviter la réplication des cellules tumorales.

Caisse-maladie : une prise en charge difficile

Dans le ballet des traitements, Eugénie a également dû livrer bataille contre son assurance-maladie : « Il y a eu des difficultés au niveau de la prise en charge, raconte-t-elle. Il a fallu batailler un petit peu. » En cause, le coût élevé de cette thérapie néoadjuvante que l’assurance a d’abord refusé de couvrir, avant d’accepter, au terme d’une longue correspondance, d’entrer en matière pour la moitié du traitement seulement : « La caisse-maladie a été d’accord de prendre en charge six mois de traitement alors qu’il doit être suivi pendant un an. » Une source supplémentaire de préoccupations pour Eugénie, alors confrontée à la maladie : « C’est un stress qui vient se rajouter. »

Si l’assurance a finalement accepté une couverture financière complète, cette thérapie s’est révélée à la source d’un autre problème : « J’avais quelques difficultés à avaler les capsules, il y en avait beaucoup, vraiment beaucoup. » Face à son blocage « d’avaler tout rond » et à l’urgence de prendre son traitement, Eugénie n’a pas le temps de remonter aux origines de son trouble: « Il fallait s’attaquer à ce problème rapidement ».

Une approche pas comme les autres

Dans ce contexte incertain, elle expérimente alors l’hypnose médicale auprès du Dr Christophe Giobellina, hypnothérapeute et anesthésiste, recommandé par l’un des médecins la suivant aux HUG. « Avec la naissance des consultations d’hypnothérapie aux HUG, explique-t-il, nous sommes sortis du bloc opératoire avec des indications qui devenaient de plus en plus larges : anxiété préopératoire, phobie des aiguilles ou d’actes médicaux. Je prenais gentiment part à ces consultations qui existaient depuis peu et j’ai continué à le faire en cabinet. »

Très vite, Eugénie trouve en lui un partenaire de santé capable de comprendre les ressorts de sa maladie et des traitements qu’elle endure : « ça a fonctionné parce que le Dr Giobellina est médecin et qu’il comprenait la situation », explique-t-elle. Un double emploi qui rassure, selon lui : « J’ai plusieurs patient-es qui préfèrent passer par quelqu’un qui a cette casquette de médecin somaticien. Certaines personnes me disent qu’elles viennent me voir justement parce que je ne suis pas psychiatre. »

Si Eugénie est parvenue rapidement à prendre ses comprimés grâce à des séances d’auto-hypnose, elle continue cependant à consulter le Dr Giobellina un an après leur première rencontre. Cette dernière explique avoir trouvé en lui le garant d’une certaine continuité : « J’ai eu droit à d’excellents traitement aux HUG, déclare-t-elle. Il y a la chirurgie, l’oncologie, mon médecin de famille : tous ces domaines se parlent un peu, mais entre deux portes. Avec le Dr Giobellina, j’ai trouvé un suivi dans le temps. Il en est témoin. »

Eugénie avec le Dr Christophe Giobellina

Eugénie avec le Dr Christophe Giobellina

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